Signer un devis, c’est un peu comme conclure un pacte : vous mettez votre projet — et souvent une part non négligeable de votre budget — entre les mains d’une agence ou d’un freelance. Derrière chaque ligne tarifaire, chaque option cochée, il y a une promesse : délais, qualité, résultats. Pourtant, certains devis dissimulent des pièges invisibles à première vue, capables de transformer votre chantier digital en cauchemar financier et organisationnel.
Chez Les Bonnes Agences, nous avons vu passer des dizaines de projets bloqués sur des clauses absurdes, des postes mal cadrés ou des montants ubuesques pour des prestations basiques. Pour éviter que votre société ne paie le prix fort, voici les cinq signaux d’alerte incontournables — les red flags — qu’il faut repérer avant même de sortir le stylo.
1. L’absence de périmètre précis
Le projet digital s’articule autour d’un périmètre clair : pages, fonctionnalités, contenus, workflows, délais. Lorsqu’un devis ne fait qu’évoquer « site vitrine responsive », « optimisation SEO » ou « campagne Google Ads », sans détailler le nombre de pages, le nombre de mots ou les indicateurs de performance, vous êtes sur un terrain glissant.
Dans plusieurs entreprises, nous avons constaté qu’un périmètre flou se traduit toujours par :
- Des allers-retours permanents pour « petites » corrections facturées au forfait horaire,
- Des dérives (scope creep) où un élément simple comme l’intégration d’un formulaire vous coûte plusieurs centaines d’euros de plus,
- Un calendrier impossible à tenir, car on ne sait jamais vraiment ce qu’on doit produire et valider.
Pourquoi cela coûte cher ? Vous finissez par payer des journées supplémentaires dont le coût — même à 500 € HT/jour — fait rapidement exploser la facture initiale. Le projet s’allonge aussi en durée, pénalisant la mise sur le marché et la génération de revenus.
Le conseil LBA : exigez un devis où chaque livrable est chiffré — nombre de pages, nombre de champs de formulaire, types d’optimisation SEO, etc. Cela vous donne un socle contractuel solide pour refuser toute demande hors périmètre sans surcoût exagéré.
2. La facturation à l’heure sans enveloppe claire
La facturation horaire est courante chez les freelances et certaines agences. Elle offre l’illusion de la transparence : vous payez le temps réellement passé. Pourtant, sans plafond ou estimation budgétaire, votre projet peut devenir un gouffre à heures.
Imaginons une refonte qui devait prendre 80 heures de développement, et pour laquelle vous avez un budget prévisionnel de 8 000 €. S’il manque un chef de projet pour cadrer les tâches quotidiennes, un retour mal compris peut vous coûter deux heures de plus… qui deviennent quatre, puis huit. Sans jalon budgétaire, vous recevez à la fin un « rétros » de 120 heures, soit 50 % de dépassement.
Pourquoi cela coûte cher ?
- Un pilotage insuffisant accroît les allers-retours.
- L’absence d’enveloppe ferme vous prive de toute maîtrise du budget.
- Les imprévus — tests utilisateurs, corrections CSS, retours de graphiste — s’accumulent sans filet.
Le conseil LBA : si la facturation à l’heure est votre seule option, exigez une estimation à trois paliers : mini/maxi, une enveloppe ferme, et un avenant obligatoire au‑delà d’un certain seuil. Ainsi, vous gardez la main sur votre budget.
3. Les options et « packs » opaques
Certains devis proposent des « packs » dont le contenu exact reste mystérieux : « Pack SEO avancé », « Pack support & maintenance », « Pack performance ». Derrière ces formulations, il peut y avoir quasiment tout ou rien.
Nous avons vu des entreprises payer 2 000 € par an pour un « pack maintenance » qui ne comprenait que les mises à jour de sécurité WordPress, sans aucune intervention en cas de bug ; ou un « pack SEO » facturé 1 500 € pour des recommandations sans suivi, sans audit technique ni de netlinking.
Pourquoi cela coûte cher ?
- Vous ignorez pour quoi vous payez, et vous ne pouvez pas évaluer la valeur réelle de la prestation.
- Les options se multiplient à la carte, érodant votre budget sans que vous le sentiez, comme un abonnement invisible.
- Dès que vous avez besoin d’une intervention un peu spécifique, on vous renvoie vers des avenants hors pack, souvent à un taux horaire majoré.
Le conseil LBA : exigez une description en clair de chaque pack : périmètre, livrables, fréquence d’intervention, SLA (niveau de service et délais de réponse). Sans cette transparence, ne signez pas.
4. Les délais « à géométrie variable »
Un devis solide associe chaque tâche à un délai précis et non négociable. Quand on lit « livraison du site en 4 à 6 semaines » ou « campagne SEM sous 1 à 3 mois », on est en droit de se demander : qui définit la durée réelle ? Cette marge de manœuvre permet à l’agence de reporter la clef sur bien plus longtemps que prévu, souvent sans justification valable.
Dans la pratique, un projet annoncé à 4 semaines atteint parfois 8 ou 10 semaines, avec pour seule explication un calendrier chargé ou des imprévus techniques non anticipés. Pour votre entreprise, cela peut signifier :
- Perte de marché si votre site devait accompagner le lancement d’un nouveau produit,
- Retard dans la récolte de leads pour vos équipes commerciales,
- Insatisfaction des parties prenantes internes et externes.
Pourquoi cela coûte cher ?
Chaque semaine de retard, c’est un mois de ROI perdu : vos coûts de marketing digital ou vos dépenses publicitaires ne génèrent pas de conversion si le site n’est pas activé. Les projets glissent, coexistent plusieurs versions du site en parallèle, et vos équipes internes perdent en clarté et en motivation.
Le conseil LBA : optez pour des jalons fermes : « Phase 1 : maquettes sous 2 semaines ; Phase 2 : développement front et back sous 3 semaines ; Phase 3 : tests et mise en production sous 1 semaine ». Toute dérive doit déclencher une réunion de cadrage à frais partagés.
5. Le manque d’engagement sur les résultats
Enfin, le plus dangereux des red flags : l’agence ou le freelance qui se contente d’un discours généraliste, sans jamais évoquer les résultats concrets qu’il va générer pour vous. Une facture ne se justifie pas uniquement par le temps passé, mais par la valeur ajoutée réelle : trafic, leads, chiffre d’affaires.
Nous avons rencontré des clients facturés 20 000 € pour une refonte generic et 1 500 € par mois de SEO sans jamais voir leur positionnement progresser. À l’inverse, quelques prestataires, dont certains experts partenaires de Colabl, n’hésitent pas à présenter des indicateurs précis : « X % de trafic organique gagné, Y % de leads en plus, Z € de CA additionnel généré en 6 mois ».
Pourquoi cela coûte cher ?
- Vous payez pour un service qui peut tout aussi bien être factice.
- Sans KPI, vous ne pouvez pas comparer les offres entre elles.
- Sans engagement minimal, l’agence n’a aucune pression pour optimiser ses méthodes.
Le conseil LBA : exigez des KPI définis dans le devis, ainsi qu’un calendrier de reporting. Si l’agence refuse d’engager sa responsabilité, changez d’interlocuteur.
Transformer ces red flags en opportunités
Repérer ces cinq signaux d’alerte, c’est se donner les moyens de négocier des devis robustes, qui protègent votre budget et garantissent la performance de votre projet. Et si vous souhaitez aller plus loin, Les Bonnes Agences propose un service d’analyse de devis en amont : un audit gratuit pour identifier les failles et les améliorer avant signature, en s’appuyant sur notre expérience terrain et nos retours d’expériences clients (Colabl inclus pour illustrer une méthodologie transparente).
En vous appuyant sur un devis clair, détaillé et chiffré, vous consolidez votre position de négociation, renforcez la confiance mutuelle avec votre futur prestataire et vous assurez que chaque euro investi génère un retour tangible.
Envie d’un second regard sur votre devis ?
Faites-le passer entre les mains expertes de l’équipe LBA. Un simple formulaire, un échange de 30 minutes, et vous saurez si votre proposition commerciale tient la route — ou si elle recèle des pièges invisibles.